Yellel (extrait) · Hamid ben Mahi

« YELLEL est le nom du village où est né mon père en Algérie. C’est géographiquement, la plus lointaine trace que j’ai de ma famille. Il signifie «croissant» qui est un symbole très présent en orient, mais pour moi ce mot représente surtout une lecture que j’ai de ma propre histoire, de mon lien avec l’Algérie et le monde arabe.

Un des points de départ de ma réflexion est l’essai « Les Identités meurtrières » de l’écrivain Amin Maalouf, qui questionne la difficulté pour un citoyen de définir aujourd’hui son identité. Selon l’auteur libanais, notre identité est dynamique, fugace et insaisissable, elle est constamment en mouvement, se transforme et évolue avec le temps. Nous n’avons pas plusieurs identités, mais une seule composée de tout ce qui nous nourrit et construit.

Je suis confronté, depuis longtemps, à la difficulté de me définir dans la com- plexité de cette double appartenance culturelle. Parfois comme une fierté et une acceptation, quelque fois comme un rejet ou une blessure ... un peu comme une douce schizophrénie qui m’accompagne au fil des années. Mon identité est comme un grand puzzle, auquel il manque encore certaines pièces. Avec YELLEL, j’entreprends la recherche de ces éléments manquants, je pars à la rencontre de cette partie de moi-même dont je me sens si proche et si lointain à la fois.

Hamid ben Mahi