Ambra Senatore • Compagnie EDA

Territoire(s) de la danse 2014

Vrai ou faux ? Fiction ou réalité ? Avec Ambra Senatore, la danse a des allures de jeu, mais n’oublie jamais le mouvement, de la plus belle variation aux plus infimes gestes du quotidien. Cette danseuse italienne, titulaire d’un doctorat sur la danse contemporaine et auteure d’un livre sur le sujet, a enseigné l’histoire de la danse à l’université de Milan. Mais dans son travail de chorégraphe, Ambra Senatore a le don de se lâcher, de jouer la carte de l’humour et d’œuvrer avec finesse sur la scène pourvu que l’espace du plateau reste espiègle et ludique ! Chorégraphe et performer, elle donne à voir aussi bien des solos, des pièces de groupe, que des installations. Elle a collaboré avec des grands noms de la danse et du théâtre, comme Jean-Claude Gallotta, Giorgio Rossi, Raffaella Giordano, Georges Lavaudant… Entre danse, théâtre et art visuel, son travail se concentre sur la frontière entre fiction et réalité. Avec des images pleines d’une ironie réjouissante et d’une douce folie, œuvrant par fines touches, Ambra Senatore fait une analyse à l’humour distancié. Facétieuse et maligne, elle a nourrit ses récentes pièces, Passo, A posto, et John d’un mouvement dansé riche d’éléments de théâtralité, d’actions et de gestes du quotidien.

Le projet de résidence 2014

Ambra Senatore est une chorégraphe montante du paysage européen de la danse contemporaine. Avec elle, nous sommes entrés dans une démarche artistique qui place le geste – geste du quotidien, geste du travail, geste du musicien… - au cœur de sa réflexion. Une belle et douce entrée en matière pour aller à la rencontre des habitants de notre territoire dans toute leur diversité. Les actions ont privilégié le partage de sa démarche à travers différentes formes d’ateliers ludiques expérimentant le geste avec différents médias, doublé d’une sensibilisation plus formelle à la danse pour des publics très ciblés. L’accueil de cette artiste italienne correspond également à l’attention portée par la ville de Tremblay-en-France à la création italienne, en particulier à travers le festival Terra di Cinema du Cinéma Jacques Tati. Au cours de sa résidence, Ambra Senatore a mis en œuvre sa prochaine création, dont la première a eu lieu à la Biennale de la Danse de Lyon.

Le partage d’une démarche : du geste à la danse, en passant par le jeu

Atelier gestes de jeux et de théâtre

Ouvert à tous, cet atelier a proposé au tout-public d’expérimenter ce qui est au cœur du processus de création de la chorégraphe, lorsqu’elle se fixe des règles du jeu pour conduire à une gestuelle. Ici, les participants ont testé ou inventé des règles, parfois rigolotes, parfois absurdes, comme matière à faire naître des scènes ou des danses. Les participants ont pu se glisser dans les rapports étroits qu’entretient Ambra Senatore avec la notion de jeu.

Atelier Présence – image - corps

En lien direct avec la démarche de sa création Aringa Rossa, Ambra Senatore a proposé deux ateliers aux publics de l’action sociale. Ils ont été sensibilisés au travail de la danse et de la présence du corps à travers le masque.

Projet Danse et vidéo, corps et identité

Avec une classe de 5^ème du collège La Pléiade à Sevran, la danseuse Elisa Ferrari et la vidéaste Ilaria Turba ont amené le groupe à s’interroger sur le corps et l’identité : aller à la recherche des petits gestes sur lesquels s’appuient nos singularités, de l’image de soi, de nos états de présence qui fondent notre rapport au monde et aux autres, comme des portraits multiples entre réalité et fiction. Le travail corporel a donné lieu à une matière pour des prises de vues photographiques avec pour objectif une exposition. Les élèves ont participé à cette étape en réfléchissant au choix des photos, à l’ordre dans lequel les montrer pour travailler sur le sens. L’exposition a été donnée lors du week-end CQFD 2015 de restitution des ateliers.

Concert pour immeuble et quelques instruments

Un concert à l’esprit décalé, où les musiciens sont les habitants d’un immeuble et leurs instruments des ustensiles de cuisine ! Ateliers de préparation et de travail sur le rythme en amont avec le musicien de la compagnie, Igor Sciavolino, et le danseur Marc Lacourt, puis restitution du concert aux fenêtres de l’immeuble. Le projet a été mis en œuvre au printemps 2015 et a accueilli également des musiciens amateurs de L'Odéon / Conservatoire de Tremblay, section cuivre, et des percussionnistes de la MJC Caussimon. La mobilisation des publics, venus tous d’horizons différents, a nécessité un important travail de terrain. Au-delà de l’appui sur des partenaires, une réelle rencontre avec les habitants s’est produite par le biais du porte-à-porte. Le concerto a vu sa restitution lors de l’événement CQFD en 2015, et en a constitué un moment marquant.

« Non so fare Maglie » (Je ne sais pas tricoter)

Ce projet participatif s’est déroulé en deux temps. Dans un premier temps une danseuse a investi l’espace public dans des moments de vie des habitants : marché, gare, centre commercial, associations, en installant une chaise et un tricot. Petit à petit, en engageant la conversation, elle a proposé à ceux qui le souhaitent d’essayer à leur tour de continuer son tricot. Cette phase du projet a été filmée. Le deuxième temps correspond à la restitution du film qui découle de cette phase. Le film reprend les images tournées dans le cadre de la résidence mais aussi tournées dans d’autres villes et d’autres pays où le projet a eu lieu. Ainsi, les personnes et les paroles réunies autour du tricot ont pris une certaine profondeur. Le film constitue une œuvre à part entière qui a été installée lors du week-end de restitution CQFD en 2015, tout comme le tricot, qui porte les marques de son passage dans les différentes villes. Les spectateurs ont pu à ce moment-là regarder le film et prendre part au tricot qui était exposé.

Le projet a nécessité une semaine de présence dans les trois villes de Sevran, Tremblay-en-France et Villepinte avec la danseuse Elisa Ferrari et la vidéaste Ilaria Turba. En tout, 24 participants ont accepté d’être filmés, mais le projet a touché davantage de personnes, soit qui s’arrêtait pour regarder les autres tricoter, soit qui assistaient à la restitution avec la vidéo et l’exposition du tricot pendant CQFD en 2015.

Atelier du regard

À l’attention des étudiants de l’IUT de Tremblay-en-France, en DUT Génie et Maintenance Industrielle. La danseuse Elisa Ferrari a proposé aux élèves de travailler sur les gestes qui fondent l’identité de chacun, pour aller jusqu’à la danse.

La sensibilisation à la danse

Sur les chemins créatifs d’Ambra Senatore

À l’attention des danseurs amateurs des conservatoires environnants, cet atelier propose d’explorer les concepts d’espace, de corps à l’œuvre dans le travail d’Ambra Senatore. Les établissements concernés : Les conservatoires de Vaujours, Tremblay-en-France, Livry-Gargan, Roissy-en-France, Association Danse et plus.

La « Classe Danse »

Avec le concours de la compagnie, et sous l’impulsion de l’Inspection Académique, ce projet est l’immersion à long terme d’une classe de CE1 de l'école primaire Rosenberg à Tremblay-en-France dans la pratique de la danse. Les ateliers se sont déroulés sur toute l’année, avec les danseuses Mariangela Sianni et Marion Leguével, croisant une sensibilisation à la danse avec des sorties au spectacle, et ont eu pour ambition de suivre les élèves d’année en année jusqu’à la sortie de leur cycle primaire. La thématique du projet s’est appuyée cette année sur la figure de Pinocchio empruntée à la littérature italienne, avec une mise en jeu du conte par la danse. Le projet a été restitué sur scène lors du week-end CQFD en 2015 dédié aux ateliers.

La classe danse se poursuit sur l’année scolaire 2014-2015, les mêmes enfants constituant la classe de CE2, avec trois nouveaux élèves en plus. Le projet s’est articulé toujours autour de la figure de Pinocchio mais intègre la dimension plastique dans le travail avec les enfants.

Stage et spectacle dans le cadre d’Envolées d’Automne à Roissy

Une diffusion de la version courte de la pièce Passo d’Ambra Senatore a été organisé à l'école de danse de Roissy-en-France. Des ateliers ont été réalisé en amont de la diffusion avec la chorégraphe.

La relation avec la compagnie d’Ambra Senatore a débuté en amont de la résidence, alors que le Théâtre Louis Aragon lui a proposé de participer à « La Belle scène saint-denis » en 2013. Au total, 7 représentations de la création Un Terzo (Un tiers) – Étude, ont été données pendant le festival d’Avignon.

Saison 2013-2014 :
- Passo, le 8 mars 2014
- Un Terzo (Un tiers) – Étude, le 3 mai 2014 au Parc de La Poudrerie de Sevran
- Altro piccolo progetto domestico, au Cinéma Jacques Tati de Tremblay-en-France
• Saison 2014-2015
- Aringa Rossa, le 6 décembre 2014

Le soutien à la création

Le Théâtre Louis Aragon a apporté son soutien à la création de Aringa Rossa en 2014 de la compagnie via une coproduction de la pièce et une enveloppe spécialement dédiée dans l’aide à la résidence apportée à la compagnie, et l’accueil de moments de création au plateau du 2 au 6 mai 2014 avec l'équipe technique.