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Territoire(s) de la danse 2012-2013

Tous deux nés à Tunis, Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou créent ensemble depuis 1995. Après avoir intégré le conservatoire de musique et de danse de Tunis, Aïcha rejoint Hafiz au sein du Sybel Ballet Théâtre puis se consacrent tous deux à des études cinématographiques au sein de l’institut Maghrébin de Cinéma à Tunis. En 2000, ils obtiennent une bourse pour étudier la danse au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers. Ils créent chacun de leur côté Inta Omri, quatuor d’Hafiz Dhaou, Essanaï et Le Télégramme, solo d’Aïcha M’Barek. En 2003, Hafiz Dhaou rejoint la formation EXERCE au Centre Chorégraphique National de Montpellier, au sein de laquelle il crée une pièce pour sept danseurs sur la question du sensible dans le genre masculin. En 2004, ils créent ensemble Khallini Aïch qui explore l’intimité du couple à travers sa confrontation. En 2005, ils décident de créer la compagnie Chatha, réunissant leurs aspirations artistiques. Parallèlement, Hafiz devient danseur associé au Centre Chorégraphique National de Caen. Pour la Biennale de la danse de Lyon, ils créent en 2006 Khaddem Hazem, en 2008 Vu, et participent à son Défilé en 2010 en organisant la parade de 150 danseurs amateurs. En 2009, ils participent au projet de création d’une pièce Mon Corps est mon pays, projet universitaire franco-tunisien impliquant des étudiants de Grenoble et de Tunis. En 2010 naît le solo Kawa, tandis qu’ils préparent l’année suivante une création pour 28 danseurs du Ballet de Lorraine (Un des Sens). Depuis 2010, ils sont les co-directeurs des Rencontres Chorégraphiques de Carthage en Tunisie. Depuis ces dernières années, ils veillent à faire évoluer leur langage chorégraphique et à se créer un ancrage à l’image de leur parcours bipolaire. Ils mènent des actions artistiques en collaboration avec plusieurs structures afin de toucher différents publics. Ils travaillent également à faire voyager leurs créations vers plusieurs continents. Leurs pièces ont été dansées en Afrique (Cameroun, Burkina Faso, Madagascar), en Europe (France, Allemagne, Pays-Bas, Hongrie) et en Amérique du Nord (Canada et USA). Leur dernière pièce, Kharbga, jeux de pouvoir, créée en 2011, programmée pendant la saison 2012-2013 au Théâtre Louis Aragon, ainsi qu’à la Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée et au Théâtre National de Chaillot.

Le projet de résidence 2012-2013

Cette résidence a pris corps dans la volonté de sensibiliser les publics à la démarche artistique de la compagnie Chatha autour de ses créations et pièces de répertoire, mais aussi d’expérimenter un processus de création créé sur-mesure pour les habitantes et habitants et en lien avec les préoccupations du territoire, faisant ainsi croiser le vécu des habitantes et habitants avec la vision et la sublimation des artistes. Dès le début de la résidence, le théâtre et la compagnie ont constaté les multiples possibilités qui s’offraient pour concrétiser le projet, et ont vite convenu qu’une deuxième année de résidence serait opportune pour accompagner la démarche sereinement. La compagnie Chatha est donc présente aux « Territoire(s) de la Danse » sur un plus long terme, déroulant sa résidence sur les années 2012 et 2013.

-    Le projet Transit

Transit a été imaginé comme un projet pluridisciplinaire de création avec des amateurs au sens large. Thématique : l’idée du voyage, du transit, centrée autour de la présence de l’aéroport Charles de Gaulle sur notre territoire. Le projet Transit propose de porter un regard décalé sur l’aéroport, sur l’idée de frontière et de voyage qu’il suppose. À travers un parcours d’ateliers, de récoltes de témoignages, de prises de photos, de films, de rencontres avec des personnes qui ont participé à la construction de l’aéroport, les chorégraphes Hafiz Dhaou et Aïcha M’Barek ont mené dans ce projet un travail de création et de croisement : d’abord en invitant différents types de public à participer au projet (jeunes, adultes travaillant en lien avec l’aéroport, seniors qui ont vu la construction se faire…), ensuite en croisant les champs artistiques (danse, texte, image…) pour multiplier les moyens d’expression.

Le projet a questionné à la fois la réalité de l’aéroport, son histoire, son ancrage dans le territoire, mais aussi le lieu comme symbole, comme objet de fantasmes, comme territoire à sublimer et propice à porter un imaginaire. Inscrit dans la réalité du territoire de Tremblay, le projet Transit s’est attaché à la matière même donnée par les habitants, au travers de leurs visions, leurs imaginaires, leurs vécus, propices à créer un objet artistique profondément empreint de leur propre poésie.

Transit a vu sa restitution 1er juin 2013 au Théâtre Louis Aragon, et dans une autre forme performative au sein même de l’aéroport le 21 juin 2013.

Transit est un projet qui recouvre plusieurs actions avec différents partenaires :

Les rencontres-discussions

Elles sont la continuité des rencontres initiées en 2012. Elles permettent aux chorégraphes d’aller à la rencontre des habitantes et habitants de Tremblay et des alentours qui ont une parole à transmettre sur l’aéroport, parce que leur emploi est fortement lié à l’activité aéroportuaire. Les entretiens sont menés individuellement pour mieux permettre la collecte de témoignages. Dans certains cas, il peut s’agir de récoltes de gestes liés au travail, dans l’optique de valorisation des métiers et des personnes.

2h de rencontre à la démocratie locale et 2h de rencontre–interview, 7 professionnels.

3h de visite aéroport Charles-de-Gaulle avec rencontre avec les travailleurs, 5 professionnels.

Les ateliers de création

Différents groupes sont engagés dans la création et participent à la restitution du projet Transit. Ils ont travaillé avec les chorégraphes autour des matières collectées avec les différents partenaires.

  • Suite de l’Atelier de création au conservatoire de Livry-Gargan : = 4h30, 14 élèves
  • Atelier de création au conservatoire de Roissy-en-France = 15h30, 15 élèves
  • Atelier de création tout public = 9h, 13 personnes 

La résidence territoriale d’artistes au Lycée Romain Rolland de Goussainville

Une attention particulière a été portée au Lycée de Goussainville, ville dont la proximité directe avec l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle rejoint les préoccupations du projet Transit. La classe de 2nde Service Accueil est porteuse du projet d’implantation de la démarche Transit au lycée. À ce titre, elle a bénéficié pendant toute l’année scolaire d’ateliers avec la compagnie axés sur le projet, de rencontres avec d’autres artistes de la programmation du Théâtre Louis Aragon, et a suivi un parcours culturel sur-mesure avec une immersion dans le champ du spectacle vivant.

Sur la saison 2012-2013 : 9h de septembre à décembre 2012, 31h d’ateliers de janvier à mai 2013, 25 élèves.

La restitution

Le 1er juin 2013, de 17h à 19h, les artistes ont investi le théâtre, de la scène à la salle en passant par les escaliers, le hall et la salle interlude, jusqu’au parvis du Théâtre (esplanade des droits de l’homme).

Au programme : film tourné à l’aéroport Charles-de-Gaulle et avec les danseurs amateurs, performance dansée par les élèves du lycée de Goussainville, exposition des photos de l’aéroport issues des collection particulière d’une personne âgée rencontrée à Tremblay, portrait-vidéo des interviews des travailleurs, installation plastique et sonore « valises » avec système audio diffusant les interviews des travailleurs, diffusion d’un texte réalisé par le journaliste Gérard Mayen, performance Transit réalisée par les 4 groupes de danseurs amateurs.

100 personnes.

La performance à l’aéroport Charles-de Gaulle

Le 21 juin 2013, la compagnie a investi l’aéroport Charles-de-Gaulle pour deux moments (matin et après-midi) de performance in situ Transit CDG, avec cinq danseurs, 200 personnes.

La diffusion des spectacles de la compagnie 

Après avoir diffusé au Théâtre Louis Aragon les pièces Kawa, Un des sens, et Kharbga en 2012, le théâtre Louis Aragon a proposé à la compagnie Chatha d’intégrer sa prochaine création à la programmation de « La Belle Scène Saint Denis » au festival d’Avignon en juillet 2013, pour 7 représentations. Ce duo, intitulé Toi et moi, est également présent dans la programmation de la saison 2013-2014 hors les murs au Parc de la Poudrerie le 3 mai 2014. La compagnie a présenté la performance Do you believe me ? 2 fois en 2013 (Saint-Denis et Parc de la Poudrerie lors de l’événement 3D danse Dehors Dedans), et présentera la création Sacré Printemps ! dans la saison 2015 – 2016 au Théâtre Louis Aragon.

Le soutien à la création

Le Théâtre Louis Aragon a apporté son soutien à la création du duo Toi et moi présenté à Avignon en 2013, à travers une enveloppe spécialement dédiée dans la convention de résidence. De plus, le Théâtre coproduit la prochaine pièce de groupe de la compagnie, Sacré Printemps, création 2014.