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Territoire(s) de la danse 2008-2010-2012

Hamid Ben Mahi

En créant la compagnie Hors Série, le chorégraphe Hamid Ben Mahi a cherché dès 2000 à amener la danse hip hop vers des chemins nouveaux. Il a construit ses pièces comme un cri, une urgence de dire, une revendication de son histoire et de ses origines. L’essor de la culture hip hop dans les années 80 l’amène à s’intéresser à la danse. Curieux de s’ouvrir à d’autres techniques, il suit les enseignements du CNR de Bordeaux et obtient la médaille d’or en danse jazz.
Puis, il poursuit son parcours au sein de l’école Rosella Hightower, puis à New York chez Alvin Ailey. Après un parcours d’interprète dans diverses compagnies de danse hip hop et de danse contemporaine, il fonde en 2000 sa propre compagnie, Hors Série. Il entreprend alors un processus de recherche où il questionne l’identité du danseur hip hop, son histoire, son vécu, sa volonté à être sur une scène. La même année, il crée Edition spéciale, pièce chorégraphique pour quatre danseurs. En 2002, en collaboration avec Michel Schweizer, il crée et interprète son premier solo, Chronic(s), spectacle où les mots se mêlent à la danse. En 2004, il crée Sekel en invitant cinq artistes, figures de la danse hip hop, à l’accompagner et à prendre la parole. Il poursuit ainsi la réflexion initiée dans Chronic(s) et propose un spectacle où chacun des danseurs évoque son parcours artistique et personnel. L’année suivante, le Ballet de Lorraine l’invite à créer, pour 10 danseurs de la troupe, Existe, Existe…
Enfin, il suscite l’événement au Festival d’Avignon 2006 avec son 2ème solo Faut qu’on parle !. Fruit de la collaboration avec le metteur en scène Guy Alloucherie, cette pièce provoque le débat, soutenue par une prise de parole de plus en plus urgente et militante face aux événements sociétaux. En 2007, On n’oublie pas, une pièce de groupe, a vu le jour au Festival Montpellier Danse. 2009 marque la naissance de La Géographie du danger, solo de danse inspiré du roman de l’auteur et journaliste Hamid Skif, coproduit par le Théâtre Louis Aragon. Après Beautiful Djazaïr (2011) en collaboration avec la compagnie Mémoires Vives, il s'est consacré à l’écriture de sa création Apache sur la rencontre entre son hip hop et l’énergie rock d’Alain Bashung.

Le projet de résidence 2010

Hamid Ben Mahi connaît parfaitement le territoire de la ville de Tremblay-en-France pour avoir implanté ses fameux « Laboratoires » dans le quartier du Centre-ville en 2008. Aujourd’hui, il s’agit de voir comment résonnent les thématiques abordées dans sa nouvelle création La Géographie du danger – l’immigration, l’exil, la liberté, l’entrave – dans cette ville. Nourri lui-même d’une histoire personnelle mouvementée entre la France et l’Algérie, Hamid Ben Mahi souhaite partir à la rencontre de Tremblaysiens ayant un lien avec cette Histoire, dont les familles, ont, d’une façon ou d’une autre, un lien avec la guerre et la décolonisation. Des histoires et de l’Histoire que l’on retrouve avec lui sous la forme de rencontres, de témoignages, de conférences avec des historiens et des sociologues, des films… et d’impromptus chorégraphiques que l’on retrouvera dans différents site de la ville de Tremblay.

  • Les projets en milieu scolaire

    Autour de La Géographie du Danger

    Avec Hassan Razak et Mourad Bouhlali et une classe de 4ème du collège Georges Brassens à Sevran (parcours CAC soutenu par le Département de la Seine-Saint-Denis). Atelier de création de 20h mêlant danse et théâtre à partir du texte d’Hamid Skif. Restitution au Théâtre Louis Aragon.

    « Une journée Hors Série au collège Descartes »

    Ateliers et restitutions des artistes et des élèves le 7 mai 2010. 9 artistes regroupés par Hamid pour mener le projet : Hervé Sika, Djamel Bouhassane, Hassan Razak, Mourad Bouhlali, Souleymane Diamanka, La Secte Phonétik (Hippocampe, Djayef, Nivu Nikonu).
    Restitution de la « Journée Hors Série au collège Descartes » devant les élèves, les professeurs et les familles.

  • Les rencontres autour du travail de la compagnie

    Répétition ouverte de La Géographie du Danger (en sortie de résidence) le 17 décembre 2009.

    Autour de Beautiful Djazaïr

    Avec des personnes ayant vécu la guerre d’Algérie : A la résidence sociale Adoma de Sevran (ex-foyer Sonacotra), à la résidence sociale Adoma de Tremblay, à la Maison du Combattant à Tremblay. Les 25 et 26 janvier 2010.
    Débat mené par Hamid Ben Mahi à la résidence sociale Adoma de Sevran

    Débats autour de la guerre d’Algérie

    Le 27 janvier 2010 avec les élèves du lycée Léonard de Vinci, le 30 janvier 2010 au Théâtre Louis Aragon avec les anciens combattants et la sociologue Souhila Benslim.

    Danse-session

    Le 13 février 2010 au Théâtre Louis Aragon avec : 1 atelier de percussions corporelles, 1 atelier de slam, la danse-session avec les amateurs, et la restitution du Labo de la compagnie Hors Série (labo du TGP).
    Danse-session, moment de rencontre orchestré par Hamid ben Mahi où se retrouvent toutes les danses.

La diffusion au Théâtre Louis Aragon

La Géographie du Danger le 6 février 2010 : Cette pièce, répétée en résidence à Tremblay et dont le théâtre accueille la « première » en Ile-de-France, est une adaptation de La Géographie du danger, roman de l’auteur et journaliste algérien Hamid Skif. En solo, en avec toute la force de son hip hop très engagé, Hamid Ben Mahi incarne un clandestin, caché, terré quelque part en Europe. Sous cette condition d’homme caché et isolé, il danse la parole d’un homme qui s’évade en pensée et s’invente d’autres horizons.

Les résidences de création

Résidence de création La Géographie du Danger sur le plateau du Théâtre Louis Aragon du 14 au 23 décembre 2009, avec technique.
Résidence de recherche studio Beautiful Djazaïr : Avec Hamid Ben Mahi, en compagnie du metteur en scène Yan Gilg (compagnie Mémoires Vives) et du documentariste Jean-Marie Fawer, autour du prochain projet de collaboration d’Hamid Ben Mahi.

Formes spectaculaires in situ

Impromptus chorégraphiques dans la ville, avec, en alternance : Roger Biwandu (batterie) Arnaud Méthivier (accordéon), Beñat Achiary (chant basque), Michel Queuille (piano), Souleymane Diamanka (slam), Hamid Ben Mahi, Hervé Sika, Bénédicth Sene (danse), Hassan Razak, Mourad.
Bouhlali (percussions corporelles) et Jamel Bouhassane (graf). 4 performances les 10 et 29 mai, 4 et 5 juin.

Le projet de résidence 2012

Avant 2012, Hamid Ben Mahi avait déjà bénéficié de deux années de résidences dans le cadre de Territoire(s) de la Danse (en 2008 et en 2010). Ces résidences, discontinues dans le temps, permettent à chaque fois d’appuyer la présence du chorégraphe sur un projet de création précis. C’est donc le cas en 2012 qui voit naître son tout dernier projet de création autour de l’univers d’Alain Bashung. Sa résidence défendait à la fois ses nouvelles recherches chorégraphiques et leur partage au public que le développement de la culture hip hop à travers différentes actions.

→ Autour de la création Apache

  • Le partage du processus de création d’Apache

    - Lors d’une soirée hommage : Hamid Ben Mahi s’est engagé dans la découverte d’un univers musical éloigné du monde hip hop à travers l’œuvre d’Alain Bashung, qui sera centrale dans sa prochaine création Apache. C’est à la fois la danse et la musique qu’il souhaitait partager au public, dans cette idée d’ouverture et de découverte. Le chorégraphe a proposé la mise en place dans la programmation de la saison 2011-2012 d’une soirée hommage à Alain Bashung qui a eu lieu le 24 mars 2012, Quelque(s) chose(s) de Bashung.

    Pour cette soirée, il a invité deux groupes amateurs à créer sur des chansons d’Alain Bashung :
    - le groupe de danse-fauteuil du foyer de handicapés du Vert Galant (7 personnes)
    4h d’interventions du chorégraphe au sein du groupe ont été mises en place.
    - le groupe amateur de danseuses et danseurs hip hop Tinoschool (6 danseurs).

    À cette occasion également, la compagnie a présenté un état des lieux de ses recherches, avec des extraits du travail en cours de la création. Hamid Ben Mahi a présenté également une performance solo avec le guitariste rock Serge Teyssot-Gay.

    Le Théâtre Louis Aragon a étayé la soirée en produisant et programmant une fiction autour de la vie d’Alain Bashung réunissant un de ses biographes et ses anciens musiciennes et musiciens, et des invités prestigieux.
    - Lors de répétitions ouvertes : 2h de répétitions ouvertes au Théâtre Louis Aragon sont proposées aux danseuses amatrices et danseurs amateurs de la MJC Caussimon à 1 an d’intervalle. Une en studio au tout début du projet, et l’autre à la fin du processus sur le plateau., 10 personnes.
    - Lors d’ateliers de sensibilisation : 2h pour un groupe de 15 élèves de 5ème et 2h pour un groupe de 10 élèves de 4ème-3ème du Collège des Tourelles à Claye-Souilly en amont de leur venue au spectacle Apache.

    Parcours la Culture et l'Art au Collège

    Hamid Ben Mahi et son équipe sont intervenus au collège Evariste Gallois à Sevran avec une classe d’accueil de 23 élèves non francophones. 20h d’ateliers danse autour de la matière de la création Apache, un parcours de spectacles pour les élèves, une plongée dans la poésie du chanteur. Restitution du projet lors de CQFD 2013.

  • Le développement de la culture hip hop

    La Parade

    La Parade a été conçue par Hamid Ben Mahi, sous la forme d’un événement chorégraphique amateur comme une déambulation de jeunes danseuses et danseurs allant du quartier du Centre-ville de Tremblay-en-France jusqu’au Théâtre Louis Aragon. Cette déambulation s’est composée de marches et de déplacements selon des phrases chorégraphiques apprises en amont en atelier avec les danseurs de la compagnie Hors Série, reprenant les quatre styles fondamentaux du hip hop : lock, pop, top-rock, et new-style. La marche a été rythmée par des arrêts au cours desquels les participants peuvent montrer une chorégraphie personnelle (hip hop ou non), ou faire du free-style. La Parade a été conduite en musique tout au long du parcours par DJ.
    La Parade a eu lieu le samedi 5 mai 2012 au cours du week-end CQFD (Ce Qu’il Faut Découvrir), mettant en valeur les travaux menés par les artistes avec les publics. Elle s’est posée en événement fédérateur qui a mené le public jusqu’au théâtre, où les publics et participantes et participants ont pu découvrir la restitution d’autres projets artistiques. La Parade a nécessité pour chaque groupe participant un atelier de 2h, voire 4 selon les cas d’apprentissage des phrases chorégraphiques en amont, et d’une semaine de répétitions.
    Au total, 12 groupes ont bénéficié de cette préparation représentant 60h d’intervention pour 100 personnes.

    Le concours Un solo, un auteur

    Le 3 juin 2012, le festival Danse Hip Hop Tanz a trouvé un prolongement à travers l’événement imaginé par Hamid Ben Mahi Un solo, un auteur au théâtre. Ce concours chorégraphique a touché les jeunes chorégraphes venus du hip hop et d’autres horizons, désireux de présenter leur travail en solo devant un jury prestigieux. Le jury s’est composé de Wilfried Romoli, danseur étoile de l’Opéra de Paris, Chloé Lenôtre, responsable d’Initiatives d’Artistes en Danses Urbaines, Sébastien Lagrave, programmateur du festival Africolor, Anne Nguyen, chorégraphe, et Yacine Amblard, directeur du festival Danse Hip Hop Tanz. Hamid Ben Mahi a opéré une présélection sur vidéo. Neuf artistes ont concouru pour la finale au théâtre et trois lauréats ont été récompensés d’un prix et d’une diffusion dans la région Aquitaine. 8h, pour 9 artistes.